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La France a ouvert son marché des jeux d'argent et de hasard en ligne après 471 ans de monopole

Après 471 ans de monopole de l'Etat, la France a officiellement ouvert mardi son marché des jeux d'argent et de hasard en ligne, trois jours avant le début de la Coupe du monde de football, une libéralisation hyper-réglementéel qui ne satisfait pas tous les opérateurs.

Selon un décret paru dans la nuit au Journal officiel, l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), un organisme spécialement créé, a délivré 17 licences, ou "agréments", à 11 opérateurs de jeux en ligne, afin de démarrer les paris dès le Mondial en Afrique du Sud (11 juin-11 juillet).

Trois types de jeux sont concernés: paris hippiques mutuels, paris sportifs à cote en direct sur des épreuves réelles validées par les fédérations et "jeux de cercle" (poker) dont le lancement effectif a été repoussé à la fin juin en raison d'un obstacle de procédure avec Bruxelles.
L'Arjel a octroyé les agréments pour chaque jeu pour 20.000 euros et pour cinq ans renouvelables.

Parmi les opérateurs choisis, on retrouve le PMU, la Française des Jeux (FDJ) ou encore Betclic, Beturf, BES SAS. Les détenteurs de licences de paris sportifs ou hippiques peuvent en théorie démarrer leurs activités dès ce mardi, plus probablement mercredi, dit-on à l'Arjel.

La loi "relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne" a été promulguée le 13 mai. Elle met fin au monopole de l'Etat sur les jeux établi par un édit du roi François Ier le 21 mai 1539.

Jusqu'à présent, les jeux en France étaient placés sous l'autorité de la puissance publique qui la déléguait aux casinos, à la Loterie nationale ou au PMU. Jusqu'à ce mardi, seuls la FDJ et le PMU étaient autorisés à proposer des paris sportifs ou hippiques en ligne.
En fait, c'est à partir de 2005, que la Commission européenne pousse la France à ouvrir à la concurrence son marché des jeux d'argent en ligne. Paris lance il y a deux ans ce processus de libéralisation d'un secteur des jeux sur internet estimé à près de deux milliards d'euros en 2011 pour trois millions de joueurs.

En 2009, les 30 millions de joueurs français occasionnels ou réguliers ont dépensé 21,6 milliards d'euros aux jeux d'argent et de hasard, dont cinq milliards pour les caisses de Bercy.

Pour les paris sportifs, 15 disciplines sont concernées, mais c'est le football qui va se tailler la part du lion, surtout pendant le Mondial.
Et les clubs français, qui se plaignent de leur manque de moyens face à leurs concurrents européens, devraient trouver un peu d'air grâce aux partenariats avec les sites de paris.

"On peut considérer que le football prendra les trois quarts ou les quatre cinquièmes des budgets alloués" aux partenariats sportifs par les opérateurs de paris sportifs en ligne, soit entre 75 et 80 millions d'euros par an, selon Olivier Michel, directeur France du cabinet de conseil Sport+Markt.

L'Arjel va exercer un contrôle permanent des opérateurs avec un pouvoir de sanction allant de l'avertissement au retrait de la licence en passant par sa suspension pour trois mois ou plus.

Le dispositif a été plutôt bien accueilli par les opérateurs historiques (FDJ et PMU), solidement implantés et qui visent les premières places du marché des jeux en ligne.
En revanche, les trois principaux opérateurs - BetClic, Bwin, Unibet - qui ont longuement bataillé pour l'ouverture, ont critiqué une "avalanche de contraintes techniques complexes et coûteuses" : fiscalité trop élevée, absence des jeux de casinos (roulette, black-jack), taux de retour aux joueurs plafonné à 85%.

AFP
Publié le mardi 8 juin 2010 à 14h08

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