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Pollution des vaches : broutage en alternance et système de vignette bientôt obligatoire

En raison des pics de pollution survenus ces dernières semaines, chaque région tente d'apporter une réponse pour limiter la diffusion des particules fines et autres polluants dans l'air. Du côté de Paris ou de Lyon on a ainsi demandé à certains automobilistes de rester chez eux !

Avec un nombre d'habitants plus réduit que dans les autres régions, la Bourgogne Franche-Comté ne peut pas utiliser les mêmes outils que ses voisins.

En effet, inciter les gens à stopper leur chauffage au bois ou à délaisser leur voiture seraient une politique trop négative et impopulaire dans les campagnes.

Cependant, nous avons dans notre région un élément très polluant : les vaches !

Les vaches polluent trop



D'après une étude de 2013 de l'INRA, les vaches françaises polluent autant par an que 15 millions de voitures (voir cet article).

Il y a donc un véritable problème de pollution d'envergure. Le fait qu'il y ait de nombreux bovins dans certains départements pose donc un problème de taille.

Broutage par alternance



Pour les élus de la région, la solution pourrait s'avérer plus simple que prévu. Deux axes sont envisagés :

  1. utiliser le numéro de traçabilité national des vaches présent sur chaque boucle d'oreille

  2. faire payer une « vignette » spéciale en fonction de la pollution créée par une vache


Pour le numéro de la vache, il serait utilisé de façon très simple : en cas de pics de pollution, seules les vaches identifiées avec un numéro pair (ou impair) auraient le droit de sortir.

C'est la solution du broutage par alternance. Cela permet d'avoir moins de vaches rassemblées au même endroit en même temps. L'objectif serait donc d'éviter la concentration de gaz polluants.

Système de vignette : les agriculteurs n'y seraient pas favorables



L'autre solution envisagée concerne la mise en place d'une sorte de vignette. En fonction de différents critères (localisation, race bovine, etc.), les agriculteurs pourraient avoir à acheter une vignette spéciale à coller sur la cloche de la vache.

Le prix serait d'environ 3€ par an et par tête de bétail (sans compter les frais de ports).

Si un pic de pollution extrême survient, les vaches qui polluent le plus (vignette rouge) n'auraient plus le droit de sortir dehors et profiter du grand air à moins de payer une amende. Pour l'éleveur c'est un vrai problème car cela pourrait entraîner la perte du label rouge.

Les éleveurs y voient déjà une nouvelle taxe déguisée, c'est pourquoi le broutage par alternance en fonction du numéro est privilégié car il mettra tout le monde sur un pied d'égalité.

Une dérogation spéciale pour le comté



Ce problème de pollution menace cependant la production laitière dont la qualité pourrait baisser. Or, le Comté est la nourriture de base de nombreux Francs-comtois et une diminution de la production pourrait être catastrophique.

Ainsi, le conseil régional a déjà accordé une dérogation spéciale aux vaches qui polluent pour la conception du comté.

Les producteurs de Cancoillotte ont aussi tenté le coup, mais la région a considéré que la Cancoillotte était au mieux « un mastic amélioré » et pas un vrai fromage.

La Franche-Comté comme région pilote



Avec de telles idées révolutionnaires, la région est observée de l'étranger. Ainsi, si ce nouveau système antipollution vient à être mis en place et est couronné de succès, d'autres régions et même des pays européens pourraient aussi s'y mettre.

Parce qu'en Franche-Comté, on n'a pas de voiture, mais on a des idées !
Publié le mardi 3 janvier 2017 à 09h37

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