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loi anti-tabac : les buralistes ne veulent pas l'écraser

Le 1er janvier, l'interdiction de fumer dans les lieux publics s'étendra aux bars, bars-tabac, restaurants et discothèques. A deux mois de l'échéance, la colère monte chez les buralistes, qui estiment ces mesures "inapplicables" et
dévastatrices pour leur profession. Ils manifesteront le 21 novembre à Paris.

Voici quelques extraits de l'interview de Monique Saillard, présidente des buralistes du Doubs, à lire dans L'Hebdo de Besançon de cette semaine.


L’hebdo de besançon : Les buralistes organisent une grande manifestation le 21 novembre à Paris. Vous ne désarmez donc pas face au projet d'interdiction de fumer dans les bars et bars-tabac ?
Monique Saillard : Certainement pas ! Notre combat est un combat pour la liberté et nous sommes loin de baisser les bras. Avec ce projet de loi, le gouvernement va signer l'arrêt de mort de nombre de professionnels qui ne demandent que le droit de travailler correctement. Ce texte est par ailleurs totalement inapplicable dans de nombreux domaines.

Que réclamez-vous précisément ?
Du bon sens ! Prenons l'exemple des bars-tabac : comment peut-on prétendre autoriser la vente du tabac dans un lieu mais y interdire la consommation ? C'est d'une hypocrisie sans nom et cela va avoir un effet dévastateur sur les chiffres d'affaires de ces établissements, et donc sur l'emploi. Dans les zones rurales ou dans certains quartiers, les "bistrots" sont les derniers endroits de rencontre, de convivialité. Si on interdit aveuglément de fumer dans les lieux où les gens viennent discuter, boire un petit café et taper la belote, c'est la mort de ces endroits pourtant vitaux pour bien des communes ou des quartiers.

Mais il y a tout de même une question de santé publique…
Bien sûr ! C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous demandons que cette loi soit appliquée avec bon sens. Nous sommes d'accord pour dire qu'il faut protéger les non-fumeurs et lutter contre le tabagisme passif et nous ne demandons pas la suppression pure et simple de l'interdiction de fumer, mais plutôt l'instauration d'aménagements permettant à tout le monde d'y trouver son compte. Contrairement à ce que certains semblent penser, nous ne sommes pas des assassins !

Quels sont ces aménagements que vous réclamez ?
On demande que la loi prenne en compte certains efforts faits par les bars, bars-tabac et discothèques. Pourquoi ne pourrait-on pas par exemple autoriser la consommation du tabac dans les lieux ayant une terrasse couverte, une face ouverte sur la rue, permettant ainsi à l'air de se renouveler, ou dans les établissements disposant d'extracteurs d'air, déjà testés en France et qui ont démontré qu'ils permettaient d'avoir une qualité de l'air excellente, malgré la présence de fumeurs ? Nous voulons également que la France suive le modèle espagnol et laisse le choix aux patrons des petits établissements (moins de 100 m2) d'avoir un bar fumeur ou non-fumeur. Avec de tels aménagements, on pourrait trouver une solution convenable et éviter les difficultés annexes qui accompagneront la loi telle qu'elle est prévue, car je peux vous assurer que si on ne fait rien, cela va partir en vrille !

Comment cela ?
Je crois qu'on ne se rend pas encore compte des désagréments que va provoquer cette loi. Nous avons réalisé quelques sondages auprès de clients, et je peux vous dire que malgré la loi, ils ne comptent pas changer leurs habitudes. Vous imaginez alors les guerres qui se profilent entre fumeurs et non-fumeurs ! D'autre part, on nous dit que les fumeurs devront aller fumer dehors : on imagine déjà les attroupement devant les établissements de nuit, les problèmes de nuisances sonores qui vont en découler. Voilà qui nous promet une belle pagaille avec le voisinage ! Je vous le dis : si cette loi passe telle qu'elle écrite aujourd'hui, elle va tuer beaucoup de professionnels, mais aussi pourrir la vie de beaucoup de monde…
Publié le mercredi 7 novembre 2007 à 11h24

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