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Des ex-détenus suivis à la trace

Deux députés UMP ont récemment déposé un projet de loi qui permettrait au maire d'être prévenu de l'arrivée dans sa commune d'un ancien détenu, condamné pour faits graves (viol, agression sexuelle, acte de barbarie ou de torture). Plus de 180 députés UMP soutiennent d'ors et déjà cette proposition.
Les maires, principaux concernés, ne sont en revanche pas unanimes quant au bien fondé de cette nouvelle loi.

Le maire de Luxeuil-les-Bains, ville moyenne de Haute-Saône, soutient ce projet qui "peut nous permettre d'éviter des drames".
En effet aujourd'hui, seules les autorités judiciaires (polices, gendarmeries, tribunaux...) ont accès à la liste des délinquants potentiellement dangereux. Mettre le maire dans la confidence permettrait à celui-ci de "connaître le lieu d'habitation du condamné et de vérifier s'il est à proximité d'une école ou d'une assistante maternelle qui garde des enfants".
Car selon l'élu luxovien, "ce n'est pas parce qu'on a purgé sa peine qu'on est guéri".

Un préjugé que ne partage pas le maire de Membrey, une toute petite commune haut-saônoise. Selon la jeune femme "si la personne est en liberté, c'est qu'elle jouit de ses droits. Les grands malades, je pense qu'ils sont enfermés". Et de poursuivre : "[ce projet de loi] stigmatise. Cela veut dire que ça lui (le condamné) interdit de s'insérer".

Alors, les ex-détenus ont-ils droit à l'anonymat? C'est toute la question que soulève cette proposition de loi...

Laure Godey
Publié le jeudi 19 novembre 2009 à 10h44

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